Rue des boutiques obscures de Patrick Modiano

Publié le par kalistina

rue des boutiques obscures
Que reste-t-il de la vie d'un homme ? Une photo, au fond d'une boîte ou d'un tiroir, des papiers administratifs, quelquefois une fiche de police ou un nom dans un Bottin. Et aussi les souvenirs de ceux qui l'ont connu ou rencontré. Ils seront de moins en moins nombreux et leurs souvenirs de plus en plus vagues. Ainsi l'écho d'une vie décroît-il jusqu'à s'éteindre tout à fait. A supposer que quelqu'un puisse revenir sur terre après sa mort, que retrouverait-il de lui dans les lieux qui lui étaient familiers et dans la mémoire des autres ?
Et qui pousse un certain Guy Roland, employé dans une agence de police privée que dirige un baron balte, à partir à la recherche d'un inconnu disparu depuis longtemps ? Le besoin de se retrouver lui-même après des années d'amnésie ?
Au cours de sa recherche, il recueille des bribes de la vie de cet homme qui était peut-être lui et à qui, de toute façon, il finit par s'identifier. Comme dans un dernier tour de manège, passent les témoins de la jeunesse de ce Pedro McEvoy, les seuls qui pourraient le reconnaître : Denise Coudreuse, Freddie Howard de Luz, Gay Orlow, Dédé Wildmer, Scouffi, Rubirosa, Sonachitzé, d'autres encore, aux noms et aux passeports compliqués, qui font que ce livre pourrait être l'intrusion des âmes errantes dans le roman policier.

Pour ceux et celles qui ne connaîtraient pas ce roman et qui auraient la flemme de lire cette longue quatrième de couverture, le roman est celui d'un homme amnésique qui part à la recherche de son passé.

Entre le roman initiatique et le policier, on avance avec le héros dans cet univers brumeux. Le doute est omniprésent : est-il cet homme sur cette photo? Est-il un autre? Peut-il faire confiance à ce que lui confient les inconnus qu'il rencontre? Comment recoller les morceaux éparpillés de ce puzzle?
Ce roman m'a laissé une impression assez angoissante. L'homme a besoin d'identité, de repères, et on a la sensation, avec le héros, de courir après le vent. A force de cogiter, on ne sait plus non plus démêler la réalité du désir... C'est nébuleux, tout ça.
Une oeuvre originale, intéressante, mais qui ne m'a pas non plus donné une furieuse envie de découvrir le reste de l'oeuvre de Modiano. J'ai souvent lu de lui qu'on le trouvait un peu geignard... Dans ce roman, l'exacerbation de l'introspection se justifie pleinement, mais si c'est comme ça quel quel soit le thème, je pense que moi aussi ça m'agacerait.
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
E
<br /> Je n'ai encore jamais lu de Modiano , pourquoi pas celui là ;-)<br />
Répondre
K
<br /> <br /> N'en ayant pas lu d'autre je ne peux te conseiller!<br /> <br /> <br /> <br />
Y
<br /> J'en garde un bon souvenir de lecture quoique assez brumeux je dois dire :-)<br />
Répondre
K
<br /> <br /> Déjà qu'en pleine lecture on est un peu dans le brouillard... ;-p<br /> <br /> <br /> <br />
L
<br /> Je ne connaissais pas, mais ça me donne envie !<br />
Répondre
K
<br /> <br /> Beaucoup de fans de Modiano chez les profs de lettres, on verra si tu rejoins leur clan ;-)<br /> <br /> <br /> <br />
E
<br /> J'adore cet auteur mais je n'ai pas lu ce roman!<br />
Répondre
K
<br /> <br /> Si tu adores, ça redore un peu son blason par ici alors!<br /> <br /> <br /> <br />
V
<br /> j'ai un souvenir exécrable de Modiano (je ne retrouve plus le titre du roman en question), un ennui!!! un ennui!<br />
Répondre
K
<br /> <br /> Exécrable, carrément! Eh bien, ça ne donne pas envie de découvrir l'auteur! Mais effectivement j'ai lu plus palpitant...<br /> <br /> <br /> <br />