Aurélia de Gérard de Nerval

Pandora et Aurélia sont de chair et de sang, de lumière et d'horizons : la première évoque un monde de théâtre, la seconde nous plonge dans une quête au-delà de la vie, à la recherche d'une figure mystique et salvatrice. Plus qu'un voyage, c'est une véritable odyssée !
Voyant parmi les visions fugaces de femmes disparues, d'ancêtres regrettés, de paysages merveilleux et inconnus, Gérard de Nerval nous entraîne dans les méandres de son âme et de sa folie.
A travers son regard, nous vivons ses hallucinations, nous partageons ses mystères. Lire Gérard de Nerval, c'est voguer vers l'inconnu. Après, rien n'est plus comme avant. Vous pensiez être dans le réel ? Erreur, le réel n'est que la fusion du rêve et de la vie !
Esotérisme ? Folie ? Créativité proche du divin ? Lui, en tout cas, semblait se poser la question. Il met ses rêves en mots, sans fard ; il met à nu ce que beaucoup prenaient pour des crises de démence. Lui nous parle plutôt de plongées dans un autre univers, celui que le rêve crée en hissant un pont entre la vie réelle, et l’autre (celle de la mort ? celle des fantasmes ? celle du supernaturel ?).
Qu’il soit fou ou créateur génial, celui qui inspira le surréalisme semble se plaindre de ce que la mise en mots altère nécessairement l’infini du monde « autre » qu’il découvre dans ses rêves. Pourtant, il semble maître de ce langage, et truffe son récit de références culturelles (qui m’ont certainement échappé pour la plupart).
C’est une lecture complexe, vers laquelle je ne me serais pas tournée sans la prescription universitaire, mais que je ne regrette pas d’avoir faite. Je n’avais jamais lu quoi que ce soit de ce genre et ça ouvre des tas de perspectives livresques (peut-être vais-je enfin lire le Breton qui est dans ma PAL depuis des lustres !).