Léon l’Africain d’Amin Maalouf
Ce voyageur s'appelait Hassan al-Wazzan. Il devient le géographe Jean-Léon de Médicis, dit Léon l'Africain. La vie d’Hassan-al-Wazzan, ambassadeur au XVIe siècle, faite de passions, de dangers et d'honneurs, et que ponctuent les grands événements de son temps, est fascinante : il se trouvait à Grenade pendant la Reconquista, d'où, avec sa famille, il a dû fuir l'Inquistion, en Égypte lors de sa prise par les Ottomans, en Afrique noire à l'apogée de l'empire de l'Askia Mohamed Touré, enfin à Rome aux plus belles heures de la Renaissance, ainsi qu'au moment du sac de la ville par les soldats de Charles Quint.
Homme d'Orient et d'Occident, homme d'Afrique et d'Europe, on pouvait difficilement trouver dans l'histoire personnage dont la vie corresponde davantage à l'époque étonnante que fut le XVIe siècle.
Léon l'Africain est un superbe roman historique. On suit le destin d'Hassan al-Wazzan, qui a connu Grenade, Fès, Tunis, Le Caire, Rome et une multitude de cours de toutes contrées et toutes religions.
Les pérégrinations du héros nous font découvrir une période de l'Histoire extrêmement riche : la fin de l'empire arabo-andalou, la gloire de l'empire castillan, les mamelouks d'Egypte, l'empire ottoman avec Sélim le cruel, la Rome des Médicis, et l'on entr'aperçoit même François 1er et Charles Quint.
C'est haut en couleurs, foisonnant, et très bien écrit. Mon seul regret porte sur son comportement envers ses enfants, ou plutôt son non-comportement... Hassan-Léon n'avait pas la fibre paternelle bien développée.