Kali à Oslo

Publié le par kalistina

Suite et fin du périple scandinave !
 
Le jeudi, nous arrivons donc dans la capitale. Premier fait marquant : Oslo est bien plus cosmopolite que Stockholm où on était entourées de blonds aux yeux bleus. Là, on se croirait presque à Marseille, peuchère :-)

Après avoir passé un temps fou à trouver un toit, nous allons admirer la ville depuis un café chic dans les hauteurs d’Oslo. On papote avec le cuisinier, polyglotte (monsieur parle six langues et on a pu le constater ! je suis envieuse), qui pousse des grands cris quand je lui dis que je viens de Marseille : « alors faudra passer le bonjour à tous les Nords-Africains de là-bas ! ». Allez, je considère que le message est ainsi passé, sinon dans trois ans j’y suis encore !

Nous redescendons ensuite vers le centre ville et allons visiter l’extérieur du palais royal ; bah c’est bien décevant, cette affaire ! Le pays est récent (indépendant depuis 1905) et le palais est donc tout moderne, bien moche pour mon cœur de fan de Sissi. M’enfin ! On s’amuse quand même, comme à Stockholm, à regarder les changements de la garde (maigrichonne, la garde, doivent être quatre à tout casser !).

Le soir, nous voilà chez notre hôte, puisque nous logeons pour ces derniers jours chez l’habitant. Notre hôte est un Cananéen (les ploucs comme vous et moi auraient dit Palestinien), qui nous explique avec fougue comment la civilisation cananéenne est à l’origine de… à peu près tout. Abraham, le premier à croire en un dieu unique ? Que nenni, il a juste causé avec le roi cananéen de l’époque et lui a piqué l’idée. Les dieux grecs ? Pompés aux Cananéens. L’étymologie de « Marseille » ? Les Cananéens. Etc. Il a rassemblé tant de preuves qu’il est en train de rédiger un livre à ce sujet. Je pourrai me targuer d’avoir dormi chez le futur Dan Brown, qui sait !

Notre cher hôte est un peu perché, mais très sympathique, et c’est le roi du thé à la menthe et de la réplique-qui-tue. A la question « pourquoi êtes-vous venu vivre en Norvège ? », réponse : par amour pour sa première femme, rencontrée à l’université de Jérusalem, qui était resplendissante. « Mais maintenant, elle est grosse et elle fume ». Allez une deuxième ; prénom du monsieur : Hannibal (pas la peine de faire la vanne sur le Silence des agneaux, je l’ai déjà faite à la nana de l’agence de tourisme qui a eu l’amabilité de se montrer bon public). Passionné par l’histoire, il nous raconte donc l’étymologie de son prénom, nous expliquant qu’il vient de « hannot », « amour » en cananéen (a donné le prénom Anne), et de « baal », qui signifie « maître », « dieu ». Je m’exclame donc : « vous êtes le maître de l’amour, alors ! », le sourire moqueur au coin du bec. Réponse pince-sans-rire de l’intéressé : « non, le dieu, en fait ».

 

Le lendemain matin, retour à nos vies de touristes avec la visite du musée en plein air d’Oslo, qui ressemble fort à celui de Stockholm, les animaux en moins. On peut donc entrer à sa guise dans toutes les maisons, d’époque. Ca réconcilier avec les musées ! Bref, nous nous retrouvons donc devant l’école, datant de 1880, et entrons. Surprise : nous nous retrouvons au fond d’une classe, pendant qu’une jeune femme fait cours à une dizaine de petits norvégiens, tous en costume d’époque. On se croirait dans un épisode de La petite maison dans la prairie !

Autre monument clef de la visite : l’église en bois debout. Si quelqu’un sait pourquoi « debout », la réponse m’intéresse !

Nous voyons donc toute la Norvège de 1500 à nos jours et visitons une exposition consacrée aux Samis (communément appelés Lapons). Bah je les voyais pas du tout comme ça ! encore une visite vraiment très instructive, je ne regrette pas.

Nous poursuivons notre journée avec la visite d’un second musée, le musée des bateaux vikings. Après avoir vu le Vasa quelques jours plus tôt, je suis déçue : il y a peu de choses à voir et les explications sont encore plus rares. Les bateaux eux-mêmes sont plus petits que je ne le pensais, même si ce sont des bateaux prévus pour la côte et non pour les grandes expéditions. Ce ne sont pas des drakkars de combat ; j’apprends d’ailleurs que le mot « drakkar » désigne seulement la proue en langue viking.

En fin d’après-midi, nous allons boire un café à l’OBCZ d’Oslo, autrement dit un QG officiel de bookcrossing. Je repère immédiatement la bibliothèque de bookcrossing et fouille activement : beaucoup de livres en anglais ! Je décide d’emporter « Gulliver’s travels » avec moi, en me disant que ça devrait être plus accessible que certains autres titres, et que, même si je ne le lis pas, ce livre fera un beau voyage jusqu’à la France où il sera un jour relâché par mes soins.

J’en profite évidemment pour relâcher un livre en français ; je pensais qu’il allait être attrapé par le bookcrosseur français d’Oslo (je sais qu’il y en a un, on me l’a dénoncé !) ou abandonné à son sort pendant de longs mois… Il a été attrapé un ou deux jours après par une suédoise se disant ravie de trouver un livre en français !

Nous terminons notre périple au musée du ski, où il y a surtout la fameuse rampe de saut, qui donne un sacré vertige ! La vue est belle, mais les escaliers à redescendre m’ont bien fichu la trouille (la rambarde a l’air solide mais les marches sont transparentes et c’est assez atroce !). Le musée du ski présente quelques sympathiques curiosités, comme des skis du Moyen Age ou des photos de bébés sachant à peine marcher mais déjà skier !

 

Le samedi, nous visitons le musée Nobel, avec une exposition temporaire très bienfait sur la vie quotidienne dans les bidonvilles de quatre mégalopoles. Le reste des collections m’a semblé moins intéressant, surtout parce que compliqué : plein de gadgets, pas d’explication sur la façon de s’en servir, alors on se retrouve à bidouiller les écrans jusqu’à avoir enfin le texte allant avec la photo ou inversement… un peu pénible à la longue.

Nous allons ensuite sur une des îles d’Oslo et découvrons que c’est celle des baigneurs. Je me contente de tremper mes petons, mais c’est faute de l’équipement adéquat (entendez maillot et serviette), parce que l’eau est bien bonne et le soleil au rendez-vous !

Le soir, comme c’est notre dernier en ville, nous décidons de grever un peu le budget et allons au restaurant. Quel plaisir d’enfin bien manger ! Outre le plaisir des papilles, celui des rencontres. La serveuse, bien que peu douée pour s’exprimer en anglais (un ovni dans ce pays !) n’est que sourires et gentilles phrases. Le chef, brésilien, nous parle de son soleil natal ; le cuistot, marocain, révise son français et nous parlons voyages. Enfin, le cuistot du restau d’à côté, un espagnol, nous propose de nous payer un verre. On accepte et on se retrouve avec un verre bien cher (pas un petit coca !), sans drague, juste comme ça. Comme c’est appréciable ! Un client, norvégien, nous parle de son pays en nous disant tout ce qu’on a raté et ce qu’il faudra qu’on voie la prochaine fois.

Sur ces bonnes paroles, nous rentrons chez notre hôte, où sa fille, malgré l’heure plus que tardive, nous attend de pied ferme pour papoter. Où l’on voit que les ados de 13 ans sont toutes les mêmes ; elle n’en finit plus de dessiner des petits cœurs tout en parlant, soupire d’impatience quand son père ouvre la bouche et glousse à chacune de nos phrases. Le père, perdu dans ses pensées cananéennes, semble bien dépassé pour s’occuper seul de sa fille, et ça nous le rend tout de suite plus sympathique ! D’autant qu’on découvre qu’il fait aussi très bien le thé à la cannelle :p

 

Dimanche, dernier jour… Nous visitons le musée Munch (que je prenais pour un allemand jusque là… humph !). Les œuvres sont fascinantes et commentées en anglais par une excellente guide, quoi qu’un peu rapide.

Nous décidons de reprendre le ferry pour visiter d’autres îles. Un couple nous guide à travers la première île ; monsieur est norvégien, mais madame est française, et nous voilà à parler pouvoir d’achat et hausse de l’immobilier ! Nous nous retrouvons devant leur petit chalet d’été, parmi tous les autres petits chalets… c’est une ravissante petite île, où j’aimerais bien avoir un petit chalet, moi aussi !

La deuxième île est plus grande, mais moins intéressante. On y trouve quand même les ruines d’une grande abbaye cistercienne.

Vient le moment de partir pour l’aéroport, où nous passons une nuit blanche, puisque nous devons enregistrer nos bagages à 4h30. Pendant le séjour, le trouvais le café bien cher, comme tout le reste ; mais là, je suis ravie du système à l’américaine, consistant à payer un café et à se resservir autant de fois qu’on veut. J’ai bien amorti mes 3,50€ ! Deux avions, un bus et 7 heures plus tard, me voici de retour, des souvenirs plein la tête…

Publié dans escapades et voyages

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D
J'arrive un peu tard peut-être, mais par hasard sur la question "Pourquoi bois debout ?" à propos des églises traditionnelles en Norvège. Bois debout signifie que pour construire ces édifices, on enfonce dans le sol des troncs d'arbres, que l'on met alors "debout", une fois ces poutres dréssées, on les relie avec d'autres poutres pour éléver la structure. Voici donc résolu le mystère du "Bois debout". Voilà, salut d'un curieux d'architecture en bois, promeneur hasardeux sur la toile... 
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K
<br /> Il n'est jamais trop tard pour apprendre! Je suis ravie d'avoir enfin la réponse à ma question, merci beaucoup pour ces explications très claires.<br /> <br /> <br />
A
Bonjour :) eh bien merci pour ce récit qui nous donne déjà un bel aperçu de ce que l'on peut visiter à Oslo...bien sûr j'ai été interpellé par la question au sujet de votre "église en bois debout"...ça me fait rire car je me suis posé la même question qu'une autre personne ici...je n'ai jamais vu d'église en bois couchée :)) je crois avoir quand même compris de quoi vous parlez, si vous venez à connaitre la réponse à cette question, je vous serai reconnaissant de venir m'en parler ....bien à vous :)Arthur
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K
<br /> De même que vous Arthur, cette affaire de debout/couché m'a bien intriguée et continue à m'intriguer. Peut-être une petite folie du premier traducteur de l'expression?!<br /> <br /> <br />
E
Cela me rappelle de formidables souvenirs, je suis allée en Norvège (enfin un tout petit bout et je me souviens m'être arrêtée dans les premières heures sans cesse tellement je trouvais cela beau... j'ai dû savoir pourquoi 'bois debout", mais j'ai oublié, je cherche dans mes archives et si je retrouve je te dis...
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K
<br /> Ah, bien volontiers!! C'est ce "debout" qui me perturbe. Jamais vu une église couchée...<br /> <br /> <br />
N
Ton article confirme bien qu'en Europe du Nord aussi il y a de belles choses à voir, à manger, à visiter et à rencontrer, Kali :-) Un très beau pays, en attendant ...
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K
<br /> A vrai dire, je suis d'avis que tous les pays doivent regorger de choses passionnantes à découvrir!<br /> <br /> <br />
H
Comme je suis contente pour toi.Je vois que Oslo t'as donné une moins bonne impression par rapport aux musées et architecture. Mais j'ai pu remarquer que tu avais un hôte de Qualité!! Le Dieu des hôtes lol...Les gens sont très accueillants et en plus ils ont à ce que j'ai compris une sorte de bibliothèque de Bookcrossing, c'est ça? Donc tu as pleins de livres et tu peux te servir et tu peux déposer des livres? En tout cas ton livre est très vite parti, tu aurais dû en déposer plusieurs ;)Ah lala c'est clair que tu dois avoir pleins d'images en tête ça me fait rêver, moi qui ne suis pas parti en vacances! Snif
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K
<br /> Oui c'est ça, une sorte de bibliothèque spéciale bookcrossing ; bon, pas énorme (une 30aine de bouquins), mais rien que d'en voir une, ça fait très plaisir!<br /> Désolée pour tes vacances Nessa... j'espère que tu pourras en prendre bientôt!<br /> <br /> <br />