Le Maître et Marguerite de Mikhaïl Boulgakov

Publié le par kalistina


Ecrit sous la terreur par un homme malade et désespéré, " Le Maître et Marguerite " a mis vingt-cinq ans pour s'imposer comme l'un des chefs-d'œuvre de la littérature russe et devenir un livre culte dont la construction diabolique n'a pas fini d'enchanter les lecteurs.

Comment définir un mythe ? Les personnages de ce roman fantastique sont le diable, un écrivain suicidaire, un chat géant, Jésus et Ponce Pilate, la plus belle femme du monde... C'est une satire acerbe, une comédie burlesque, une parodie politique, un poème philosophique dévastateur avec des fantômes et des transformations magiques.

Quel talent !!

Comme d’habitude, j’avais quelques craintes, les auteurs russes écrivent toujours des livres un peu bizarres… Ca n’a pas loupé, celui-ci part dans tous les sens, mais avec brio !

Plusieurs histoires s’entremêlent. Il y a Woland (le diable) et ses acolytes Koroviev, Azazello et Béhémoth, qui sèment la pagaille dans Moscou ; Ponce Pilate dévoré par les tourments de la lâcheté face à Ha Nozri (Jésus) ; le Maître, désabusé, et Marguerite, qui lui est totalement dévouée.

La première partie du roman m’a plu sans m’époustoufler, j’ai eu quelques passages d’ennui. J’ai nettement préféré la seconde, où tout est vraiment incroyable. J’adore la scène du bal ! D’une manière générale, tous les chapitres mettant en scène Marguerite m’ont enthousiasmée.

C’est une œuvre complexe, truffée de références que je n’aurais pas su voir sans les nombreuses notes de bas de page (j’ai lu l’édition Pocket mais je suppose que le lecteur doit disposer du même type d’aide quelle que soit l’édition qu’il a en mains). La dénonciation du régime stalinien ne m’a pas tant sauté aux yeux, mais c’est probablement dû à ma méconnaissance de ce contexte.

Hors de la satire politique, le reste du récit non plus n’est pas simple, mais c’est ce qui en fait tout l’intérêt. Le diable n’est pas si diabolique ; Ponce Pilate inspire la compassion ; Matthieu Lévi (l’apôtre) nous court un peu sur le haricot… Marguerite vend son âme au diable, mais tout ce qu’on en retient, c’est la force de son amour pour le Maître et elle nous reste extrêmement touchante.

Et puis j’adore le chat, quel esprit, quelle mauvaise foi (huhu) !

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
B
Très belle note de lecture.Ce roman est aussi un de mes coups de coeur (10/10) sur mon blog. Et notre analyse est assez similaire.Au plaisir de lire tes prochains articles.Je mets un lien pour ton blog sur le mien,Bien à toi,BenoitD
Répondre
K
Merci Benoît! Pour le lien, je ne me suis pas occupée des miens depuis des lustres, donc je verrai ça dans quelques temps. Bienvenue dans la blogosphère :o)
T
Je ne suis jamais arrivée au bout de ce roman : j'ai abandonné en cours de route. Il faudrait sans doute que je retente une lecture mais j'ai le souvenir d'une histoire assez embrouillée.
Répondre
K
Ah ça oui, ça part dans tous les sens et c'est déroutant! J'ai dû m'accrocher au départ et les choses se sont éclairés au bout d'un certain temps.
O
merci pour cet envouragement a le lire; je l 'ai acheté par hasard dans une brocante, mais l avait mis de coté;<br /> bon je ferai un effort pour la premiere partie en sachant que le meilleur est a venir (c est bien de dire ce genre de chose, a quel endroit le livre est moins bon, cela permet de patienter )
Répondre
K
C'est simplement mon avis ; et puis elle est longue, la première partie, donc j'espère que tu accrocheras quand même, dans l'ensemble!
C
J'ai toujours un peu de méfiance envers les auteurs russes, mais là tu me donnes vraiment envie de lire ce roman.
Répondre
K
j'espère que ça te plaira ;)
J
Le chat, c'est la star du roman ;) Je suis fanatique de ce livre, d'ailleurs savais-tu qu'une organisation secrète s'était organisée autour de celui-ci ? La réalité dépasse parfois la fiction !
Répondre
K
c'est vrai ça??