Crime et châtiment de Fedor Mikhaïlovitch Dostoïevski
Un homme extraordinaire a-t-il le droit de tuer une repoussante vieille usurière afin de pouvoir, par ce crime, améliorer le sort de l'humanité ? En tuant, ne risque-t-il pas de se tuer aux yeux des autres ?
Telles sont les interrogations de Dostoïevski dans sa première grande oeuvre. Roman de la perdition, celle de Sonia qui doit se prostituer, celle de Raskolnikov, le héros, celles de Zakharitch et d'Ivanovitch, Crime et Châtiment est aussi le roman du rachat devant les hommes et devant Dieu. Condamné politique, Dostoïevski a subi quatre années de bagne en Sibérie. Son père fut assassiné. Ces expériences lui inspirèrent un portrait de criminel hors du commun, si criant de vérité que Nietzsche déclara : « Dostoïevski est le seul qui m'ait appris quelque chose en psychologie. »
Voilà un roman tragique, où les héros sont de vrais torturés du bulbe made in XIXe siècle… Dostoïevski nous dépeint l’âme humaine, les interrogations sans fin de Raskolnikov, c’est vrai que c’est une prouesse dans l’analyse psychologique.
J’ai mis un certain temps à le lire, et je n’arrivais pas à le lire seul, sans un autre ouvrage en parallèle ; je pense que c’est dû justement à l’intensité des réflexions qu’il suscite. Il n’y a pas de complaisance, Dostoïevski ne nous laisse pas de répit, c’est en permanence que Raskolnikov se livre à l’introspection. C’est vrai que c’est ardu, mais je ne regrette pas de l’avoir lu, c’est vraiment plein de talent.
ATTENTION SPOILER – j’ai été surprise par la fin, je ne m’attendais pas à cette « rédemption par l’amour », j’ai cru pendant un bon moment de la lecture qu’il n’y avait plus d’espérance ni de foi dans l’ouvrage. - FIN SPOILER
Outre les interrogations métaphysiques que peut susciter « crime et châtiment », je me suis aussi posé une question toute pragmatique : pourquoi les russes ont-ils trois noms ? Qu’est-ce que c’est que le deuxième, qui finit toujours en « itch » ou « ytch » ?