Friandises littéraires de Joseph Vebret

Publié le 15 mars 2009 par kalistina

Saviez-vous que la voiture de sport nuit gravement à la longévité des écrivains ? Que les experts se querellent encore sur l'origine du pseudonyme de Voltaire ? Que l'on ne peut démissionner de l'Académie française ? Avez-vous une idée du nombre : de personnages qui composent La Comédie humaine ? d'exemplaires vendus d'En attendant Godot de Beckett en 1952, l'année de sa parution ? de prix Goncourt attribués à des romans parus chez Gallimard ? de fautes que vous commettriez à la fameuse dictée de Mérimée ? Depuis l'ultime parole d'Apollinaire ( " Je veux vivre ! J'ai tout à faire ! ") jusqu'à la première phrase de Voyage au bout de la nuit (" Ça a débuté comme ça "), ces Friandises littéraires rassemblées par Joseph Vebret offrent des centaines d'informations surprenantes, décalées, insolites, inattendues, indispensables ou... parfaitement inutiles.

"C'est bien plus beau lorsque c'est inutile", disait Cyrano selon Rostand. Je n'ai toujours pas lu la pièce, mais j'ai toujours beaucoup aimé cette phrase et elle colle tout à fait avec ce petit bouquin passionnant.
Ces "friandises littéraires" portent bien leur nom, et rappellent, dans leur principe, les "miscellanées de Mr Schott" : des tas d'informations, sur tout et rien - surtout rien :-) C'est une accumulation d'anecdotes inutiles mais qu'on est pourtant tout content de découvrir!
Comment dit-on "professeur Tournesol" en finnois? Connaissez-vous tous les pseudonymes d'Arsène Lupin? Saviez-vous que le pauvre Emile Zola s'était fait recaler 24 fois à l'Académie Française, pour finalement mourir sans jamais avoir été élu? Que Jean Jaurès et Paul Déroulède se sont battus en duel au pistolet à propos de Jeanne d'Arc (non mais franchement...!)?

Ca grouille de petites informations passionnantes, organisées en minicules chapitres, faisant une ou deux ages chacun. Je vous cite ici quelques-uns de mes préférés :
- Ultima Verba : les dernières paroles des écrivains. Balzac : "huit jours avec de la fièvre : j'aurai encore eu le temps d'écrire un livre".
- Entre les lignes, les fameux courriers polissons que s'écrivaient Sand et Musset de façon plus ou moins codée.
- Emile, Pierre, Paul et les autres : où l'on en apprend plus sur les dictionnaires (j'adore les dicos!). Le Robert 2008 accueille en son sein quelques "nouveaux mots", certains qui me laissent perplexes ("ionogramme", "lasurer", "strapping") et d'autres franchement familiers (dans le sens du terme que vous préférez!) ("bidouille", "merdouiller", "zigouigoui"...).
- Bachi-Bouzouk, toutes les insultes du capitaine Haddock. De quoi vous donner de la répartie!
- Coup de griffes : les méchants surnoms donnés à certains écrivains... Sainte-Beuve devient ainsi Sainte-Bévue dans la bouche de Balzac...
- Amabilités : ou quand les auteurs savent être de véritables peaux de vache. Jules Renard à propos de Mallarmé : "intraduisible, même en français".
- 20 aphorismes. "Il ne faut pas juger un homme d'après ses fréquentations. Ne perdons pas de vue que Judas avait des amis irréprochables" (Ernest Hemingway).
Je finis avec mon numéro 1 du podium : L'art de ne pas se relire. Petit exemple, tiré du Collier de la Reine d'Alexandre Dumas : "Ah! dit Don Manoel en portugais". :-)))

Un petit livre à lire, puis à garder à portée de main pour le feuilleter quand l'envie vous prend.