Clarissa de Stefan Zweig

Publié le par kalistina

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Clarissa Schulmeister, fille d'un militaire autrichien, est née en 1894. À l'aube du premier conflit mondial, elle rencontre en Suisse Léonard, un jeune professeur de français. La guerre les sépare, mais Clarissa attend un enfant. Un enfant d'un ennemi en temps de guerre…

Dans l'Europe déchirée, en proie à l'hystérie nationaliste, son acceptation de cette maternité va devenir, plus qu'une décision personnelle : un destin et un symbole.

 
Clarissa, c’est le destin d’une femme, mais aussi la peinture de toute une époque.

A travers Clarissa, Zweig nous dépeint sa foi dans le pacifisme, son refus de la guerre et des nationalismes. Il nous montre comment des hommes peuvent développer une haine envers d’autres, une volonté de destruction, au nom de valeurs qui ont bon dos… Il nous montre de vrais hommes, avec leurs qualités et leurs défauts, y compris chez ceux qui défendent des idéaux humanistes.

La plupart des personnages ont un point de vue fort à défendre. Le père et le frère de Clarissa, officiers, se jettent à corps perdu dans la guerre au nom de l’idéal patriotique. Léonard, son amant, est socialiste et veut comprendre l’humanité en côtoyant les « petites gens ». Quant au psychologue dont Clarissa est la secrétaire, il ose dire, en pleine guerre, que français ou autrichiens, les hommes sont tous frères…

Quant à Clarissa elle-même, on voit ses principes évoluer au fur et à mesure que change le monde autour d’elle et qu’évolue sa propre situation.

Vraiment, Zweig dépeint à merveille la nature humaine, les sentiments, les personnalités… C’est un très grand écrivain. Troisième lecture de cet auteur et troisième moment d’admiration devant tant de talent : son style est parfait, son écriture est captivante, son histoire est bien menée et surtout, il sait faire passer de grandes idées de façon toute simple en apparence.

Petite anecdote, le personnage de Léonard ne peut pas vivre sans avoir à portée  de main les « essais » de Montaigne. J’ai toujours eu un gros préjugé au sujet de Montaigne, je me l’imagine comme un type absolument illisible et abscons. Grâce à Léonard (et Zweig !), j’ai envie de changer d’avis et de lire ces fameux essais :-)

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A
<br /> <br /> Je note cette oeuvre que je ne connais pas, avec Zweig on n'est jamais déçu.<br /> <br /> <br /> <br />
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K
<br /> <br /> En effet, même si celui-ci peut avoir un petit côté frustrant puisque l'auteur lui-même a bâclé la fin (par choix, par désintérêt, par manque de temps, je ne sais plus... je l'avais lu mais j'ai<br /> oublié).<br /> <br /> <br /> <br />
E
<br /> <br /> Il faut lire Montaigne dans l'édition "nettoyée" gramaticalement et orthographiquement de Claude Pinganaud   (Edition arléa).<br /> <br /> <br /> En le lisant un peu régulièrement cela devient facile et presque indispensable<br /> <br /> <br /> <br />
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K
<br /> <br /> Merci beaucoup pour cette information précieuse, il est vrai qu'il est difficile de savoir vers quelle édition se tourner pour ce type d'ouvrages maintes fois publiés!<br /> <br /> <br /> <br />
M
Je n'ai jamais lu un ouvrage de Stefan Zweig, mais tu me donne envie, et je me dis, pourquoi ne pas commencer par celui-ci ? Donc, ce roman, va faire partie de ma PAL. Merci pour cette idée lecture.
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K
J'en ai lu 4 et je les ai tous aimés! Je te conseillerais peut-être d'en choisir quand même un autre ; j'avais trouvé la fin de celui-ci un peu abrupte, et pour cause, il n'a pas eu le temps de le terminer.
C
comme quoi un livre peut entrainer d'autres decouvertes...j'aime bien Zweig mais je ne connaissais pas ce livre.A lire!
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K
Je te le conseille, comme tout Zweig, semblerait-il.
N
Ce titre est toujours dans ma PAL et je ne sais pas ce que j'attends pour le lire ... Merci pour ton billet si enthousiasmanat ! Bises
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