Narcisse et Goldmund de Hermann Hesse

C'est dans l'Allemagne du Moyen-Âge qu'Hermann Hesse, prix nobel de Littérature, a situé l'histoire du moine Narcisse et de Goldmund, enfant très doué qu'on lui a confié et auquel il s'attache. Il sent que sa vocation n'est pas le cloître et l'aide à choisir sa voie. C'est alors pour Goldmund la vie errante, les aventures galantes ; il se décide, par sagesse, à devenir sculpteur : l'art sera une façon de chercher le beau.
Comme dans "Siddharta" du même auteur, le style employé est un peu suranné, avec quelques tournures surfaites (Goldmund voit Narcisse quelques instants et lui trouve immédiatement l'esprit remarquable...).
Outre cette ressemblance de style, j'ai retrouvé ici la quête des valeurs qui semble être chère à Hesse. Quelles sont les valeurs qui comptent vraiment? Qu'est-ce que le beau? Qu'est-ce que le juste?
Narcisse et Goldmund sont tous les deux dans cette quête. Narcisse a trouvé sa voie de recherche : les études savantes, les concepts abstraits. Goldmund veut lui aussi toucher l'essence des choses, mais à travers l'art. Leur mode de vie aussi fait partie de cette quête : Narcisse avec la méditation, Goldmund avec une vie proche de la nature et libérée de toute contrainte sociale. Le combat nature /culture ?
Goldmund est une sorte de vagabond médiéval doublé d'un Casanova teuton. C'est une belle vie qu'il mène, car elle est la mise en pratique de ce en quoi il croit. Il n'a ainsi pas de regret, d'obstacle, de renoncement.
Narcisse est attachant par son rôle de guide, pour aider Goldmund à se connaître et à "trouver sa voie". On retrouve avec Goldmund le principe du parcours initiatique, comme dans Siddharta.
J'ai bien aimé aussi le personnage de l'abbé Daniel, très touchant, la bienveillance incarnée.