Dans les coulisses du musée de Kate Atkinson
Dès l'instant précis de sa conception, une nuit de 1951, la petite Ruby Lennox a commencé à voir, à comprendre, à sentir. En particulier, elle sait qu'on se serait bien passé d'elle...
Et la voilà qui entreprend de nous raconter, avec un humour et une lucidité féroces, dévastateurs, son histoire, celle de ses parents George et Bunty, petits boutiquiers d'York, de ses soeurs, de toute une famille anglaise moyenne - mais assurément pas ordinaire.
Mieux encore : Ruby remonte dans le passé. Si bien qu'à l'Angleterre des années cinquante et soixante se mêlent les images de tout le siècle, de deux guerres mondiales qui ont bouleversé des destinées.
J’ai fini ce livre hier et j’ai un peu le syndrome de l’écran blanc ; je n’arrive pas à écrire ma critique. On va essayer quand même…
Kate Atkinson écrit vraiment bien, son style est fluide et mordant. Son roman n’est pas mince, pourtant on a vraiment envie de suivre l’histoire de cette famille jusqu’au bout, sans moment d’ennui.
J’ai beaucoup aimé le côté « saga familiale », on suit la vie des femmes de la famille de Ruby sur 4 générations. La construction du livre est d’ailleurs intéressante pour suivre tous ces personnages : chaque chapitre est consacré à Ruby et à son époque, tandis que chaque « annexe » (chapitre bis…) s’intéresse à une autre période de l’histoire et donc à d’autres femmes de cette famille.
Et puis comment Kate Atkinson réussit-elle à nous faire sourire et même parfois rire avec une histoire pareille ? Parce que Ruby n’a pas une vie des plus joyeuses : ses parents sont du genre frustré, sa sœur Patricia est une cynique dans l’âme depuis ses cinq ans au moins, sa sœur Gillian est une pimbêche qui réussit pourtant à se faire adorer de tout le monde, laissant Ruby dans l’ombre… Et les gens qui entourent Ruby, surtout les femmes qui sont les clés de ce roman, ont la fâcheuse tendance de mourir les unes après les autres.
Malgré ça, il y a toujours une certaine distance avec ce qui est raconté, et ce détachement provoque un mélange d’importance et de légèreté tout à la fois qui rend le roman et surtout Ruby vraiment attachants.
Un roman que je vous conseille et qui donne envie de connaître les autres écrits de la dame Atkinson.
Un petit détail quand même : j’ai mis du temps à me repérer parmi tous les personnages, y a trop de gens, là-dedans !