Tout ce que j'aimais de Siri Hustvedt
Au milieu des années 1970, à New York, deux couples d'artistes ont partagé les rêves de liberté de l'époque. De l'art et de la création, ils ont fait le ciment d'une amitié qu'ils voulaient éternelle et, quand ils ont fondé leur famille, se sont installés dans des appartements voisins. Rien n'a pu les préparer aux coups dont le destin va les frapper et qui vont infléchir radicalement le cours de leurs vies...
Léo, qui enseigne l'histoire de l'art, fait la connaissance de Bill, lui-même artiste. Ils deviennent si proches l'un de l'autre qu'ils décident d'emménager dans le même immeuble, sur deux étages contigus. On fait donc également la connaissance d'Erika et de Lucille, leurs épouses respectives, sans oublier Violet, la muse et modèle de Bill.
Mais tout ceci prend du temps, et j'ai bien cru que l'histoire ne démarrerait jamais. Je ne m'attendais pas à un roman à suspense, entendons-nous bien, mais tout de même, j'attendais que "quelque chose" prenne, décolle un peu. J'ai persévéré, et au bout d'une centaine de pages (avant donc la fameuse page dont parle Lisa dans son billet), je me suis réellement attachée aux personnages et à leurs vies. L'histoire est celle d'une certaine amérique, pour qui la vie suit son cours, jusqu'à ce que ses aléas viennent les frapper de plein fouet.
Le fond n'est donc peut-être pas d'une originalité remarquable, mais Siri Hustvedt a un style bien à elle, et surtout une capacité à créer un univers tangible et complexe assez incroyable. L'ensemble est d'une extrême densité et cette richesse m'a vraiment permis de vivre avec les personnages. J'ai vraiment l'impression d'avoir connu Léo, c'est un de mes amis, une vieille connaissance... Il est rare que je puisse ainsi entrer dans l'intimité des personnages et que je les perçoive presque comme de réelles personnes, palpables, vivantes, pas comme des héros désincarnés ou trop fascinants pour être vrais.