Serment d'automne de Françoise Bourdin
Guillaume, brillant architecte, dirige un cabinet florissant à Versailles. Surchargé de travail, il descend en catastrophe en Bourgogne car son frère jumeau, Robin, l’a appelé à l’aide. Atteint d’un cancer, celui-ci est épuisé par sa chimiothérapie et il sait qu’il ne pourra pas assumer seul les vendanges, d’autant plus que sa femme est sur le point d’accoucher. Une fois sur place, Guillaume décide de rester et de tout prendre en main, bien que n’y connaissant pas grand-chose. Il n’hésite pas d’ailleurs à lâcher un gros projet d’architecture, pas question pour lui de laisser tomber son frère, qu’il adore. Il s’installe donc chez le couple, dans leur maison qu’il a lui-même dessinée, et essaye de tout gérer de front.
Mais les ennuis s’accumulent et il perd pied. François, le paysan avec qui les jumeaux avaient signé un contrat de fermage au décès de leurs parents afin qu’il continue l’exploitation de la ferme familiale, vient d’annoncer qu’il prenait sa retraite. Pour les jumeaux, il n’est pas question de vendre ce patrimoine, mais trouver rapidement une personne capable de gérer cette exploitation, et notamment l’important cheptel de charolaises, n’est pas chose aisée. Quant à Ralph, le fils de Guillaume, il a abandonné ses études et se rebelle contre son père en lui faisant payer chèrement un divorce qu’il n’a jamais supporté. Leur relation est exécrable.
Guillaume va-t-il réussir à résoudre seul tous les problèmes ? Peut-il laisser tomber son cabinet d’architecte et mettre ainsi sa vie entre parenthèses pour épauler sa famille ? Un retour en Bourgogne est-il envisageable, lui qui a tout fait pour construire sa vie ailleurs ?
Je n'avais jamais entendu parler de Françoise Bourdin avant que mon libraire ne m'offre Le secret de Clara l'an dernier. Ce fut une agréable surprise, une belle saga familiale avec amours, déchirements et autres rebondissements.
J'ai donc accepté volontiers de recevoir ce Serment d'automne, sans même lire le résumé : j'ai supposé qu'il s'agirait encore d'une histoire de famille un peu alambiquée et promettant de belles heures de détente.
Il semblerait que j'aie bien cerné l'auteur, puisque c'est bien un roman de ce type que j'ai eu le plaisir de lire. Deux mondes s'affrontent : celui de Guillaume, le citadin qui vit à cent à l'heure pour réussir ses projets et signer des contrats, face à celui de Robin, qui vit de la terre et semble en osmose avec ses vignes. Deux conceptions de la vie, deux rythmes... et la question suivante qui se pose : qu'est-ce que réussir sa vie, finalement?
Tout est bouleversé à cause de la maladie : Robin a un cancer, au moment où pourtant la vie semblait lui sourire puisque sa femme est sur le point d'accoucher. Comme souvent au sein des familles, ce sont les moments difficiles qui rassemblent. Cette maladie va pousser Guillaume à retrouver son frère, va pousser son fils prodigue à arrêter de jouer les petits cons, etc.
Comme pour le précédent roman de Françoise Bourdin que j'ai pu lire, l'histoire se déroule selon le fil que j'imaginais. Les personnages me semblent un peu trop enjolivés pour pouvoir exister dans la vie réelle, certains passages sont un peu trop téléphonés, je sentais la fin depuis des pages et des pages... mais ce qui sera probablement un point négatif pour d'autres est plutôt "rassurant" pour moi.
Je suppose que c'est justement cette forme de sécurité que recherchent les nombreux lecteurs de Françoise Bourdin (d'ailleurs je digresse, mais j'ai été stupéfaite quand j'ai vu ses scores de vente au regard de sa quasi absence médiatique). C'est un genre d'auteur doudou : on sait qu'on ne va pas lire l'histoire du siècle, ni être pétri d'admiration devant un style à couper le souffle, mais on sait aussi qu'on va lire une petite histoire bien agréable, qui fait du bien, qui régénère... De temps en temps ça fait du bien de pouvoir sortir ce type de livres dans sa PAL!
Le billet de l'Irrégulière.