Sans parler du chien de Connie Willis
Nous sommes au XXIe siècle, Ned Henry, un historien voyageur temporel, fait partie de l'équipe chargée de reconstituer la cathédrale de Coventry sur son modèle du XIXe. Déjà pressé par son tyrannique supérieur Lady Schrapnell, Henry voit sa tâche, déjà éprouvante physiquement et mentalement, se compliquer par un malheureux hasard qui remet en cause l'avenir du monde. Il est chargé de corriger un dangereux paradoxe temporel causé par une de ses collègues, qui a malencontreusement ramené un chat d'une de ses expéditions dans le XIXe siècle. Sans parler du chien...
Quel bonheur! J'avais beaucoup d'attentes avant de commencer ma lecture, et contrairement à ce qui se passe souvent quand je suis sûre que je vais aimer, je n'ai absolument pas été déçue. La trame de ce roman, c'est tout ce que j'aime : du voyage dans le temps, du paradoxe inévitable mais pourtant à éviter, et la délicieuse époque victorienne avec butlers et petites assiettes en porcelaine.
Les personnages sont très réussis eux aussi. Ned n'a vraiment pas de chance avec ceux qui l'entourent, entre sa supérieure complètement cinglée et monomaniaque, son compagnon de voyage dont la raison se trouve quelque peu altérée (...!) par l'amour, et l'insupportable Tossie, jeune femme agissant comme une enfant gâtée et dégoulinante de niaiserie, surtout en présence de son chat.
Ce chat et ce chien sont eux aussi des personnages à part entière, pourrait-on dire. Ce chat est à l'origine de tous les problèmes des historiens voyageurs du 21e siècle, et j'ai d'ailleurs beaucoup aimé les passages où Ned découvre les chats, espèce éteinte à son époque, notamment celui sur le ronronnement!
Ned n'est d'ailleurs pas le seul à travailler sur cette mission ; il collabore avec Verity, la jeune femme qui a commis la "gaffe du chat", si je puis dire, et il va découvrir que certains spécimens victoriens sont en fait des sortes d'agents inflitrés... Et heureusement qu'il est ainsi entouré, car les voyages dans le temps, lorsqu'ils sont trop rapprochés et répétés, entraînent quelques petits effets secondaires qui donnent lieu à des passages bien amusants.
J'ajoute qu'une des missions de Ned est de découvrir l'identité d'un certain monsieur C, et que cette petite enquête m'a bien tenue en haleine, bien que je me sois un peu doutée de la "révélation".
Bref, un roman inventif, des personnages attachants, d'autres insupportables, des rebondissements, des histoires d'amour et une ambiance victorienne, que demande le peuple?