Les saisons de la solitude de Joseph Boyden
Will, un ancien trappeur, est dans le coma après avoir été agressé ; c’est Annie, sa nièce, de retour d'un long voyage, qui veille sur lui, qui lui parle. Dans une communion silencieuse, ces deux êtres évoquent leurs douleurs les plus secrètes, celles de leur peuple. De l'immensité sauvage des forêts canadiennes aux gratte-ciel de Manhattan, c’est le choc de deux mondes, de deux cultures, que décrit l’auteur. Ce roman saisissant, deuxième volet du triptyque inauguré par Le Chemin des âmes, a été couronné par le plus grand prix littéraire canadien, le Giller Prize.
Dans Le chemin des âmes, Joseph Boyden nous avait emmené aux côtés de Xavier, jeune Indien Cree parti en Europe pour la première guerre mondiale, et de sa tante Niska. Dans ce deuxième volet, les héros sont Will, fils de Xavier, et Annie, nièce de Will.
A la soixantaine, Will est dans le coma, mais son esprit est toujours alerte. Il se rappelle sa vie, les problèmes qui l'ont mené jusqu'à l'agression dont il a été victime, mais aussi ses moments de bonheur dans la forêt.
Annie, elle, se retrouve plus ou moins obligée de venir se confier. Poussée par son amie infirmière à parler à son oncle dans l'espoir de le faire réagir, elle ne sait d'abord quoi lui dire, puis elle se replonge dans les derniers mois tumultueux qu'a vécu la famille. Suzanne, la petite soeur d'Annie, a disparu, après s'être enfuie en ville pour poursuivre sa carrière de mannequin. Annie raconte à son oncle comment elle est partie à sa recherche, puis les rencontres, heureuses et malheureuses, qu'elle a pu faire dans cet univers de paillettes si éloigné de son quotidien de chasseuse dans la réserve.
Comme l'annonce la 4e de couverture, c'est le choc des cultures, de deux modes de vie et de pensée qui s'affrontent. Joseph Boyden nous dit toute la difficulté de la communauté indienne, notamment celle de sa jeunesse qui ne sait où est sa place. Suzanne et Annie prennent deux voies bien différentes. Fierté des traditions mais aussi perdition dans l'alcool et la drogue, désespoir face au chômage, voilà qui donne le ton.
Après un début peut-être un peu lent, je me suis plongée avec bonheur dans la vie de la famille Bird. J'ai aimé revoir un peu Xavier que j'avais tant aimé dans le volet précédent, mais aussi découvrir Will et son demi-frère, Annie, Dorothy... Et puis Gordon, personnage mystérieux qui m'a séduite. J'ai préféré Le chemin des âmes mais Les saisons de la solitude est un excellent roman lui aussi.
J'attends maintenant avec impatience que Joseph Boyden nous livre le dernier volet du tryptique.
Mille excuses par avance, je suis absente pour un moment donc pas de réponse aux éventuels commentaires avant la semaine prochaine...