Les cavaliers de Joseph Kessel
Kessel a situé en Afghanistan une des aventures les plus belles et les plus féroces qu'il nous ait contées.
Les personnages atteignent une dimension épique : Ouroz et sa longue marche au bout de l'enfer... Le grand Toursène fidèle à sa légende de tchopendoz toujours victorieux...Mokkhi, le bon sais, au destin inversé par la haine et la découverte de la femme...Zéré qui dans l'humiliation efface les souillures d'une misère qui date de l'origine des temps... Et puis l'inoubliable Guardi Guedj, le conteur centenaire à qui son peuple a donné le plus beau des noms : " Aïeul de tout le monde "...
Enfin, Jehol " le Cheval Fou ", dont la présence tutélaire et " humaine " plane sur cette chanson de geste... Ils sont de chair les héros des Cavaliers, avec leurs sentiments abrupts et primitifs. Et pourtant le souffle de la fable et du mythe les anime et nourrit le roman.
Cette couverture en dit déjà beaucoup, et elle parle du roman avec justesse, je trouve.
Avec Les cavaliers, Kessel nous apprend l'honneur, la fierté, le courage, l'obstination ; mais aussi la haine et la souffrance. Tous les sentiments sont exacerbés, les personnages de ce roman sont entiers, sans concession et imposants.
Plus qu'un simple roman... C'est une épopée que j'ai lue, un mythe! Ces personnages sont des héros, forts comme des rocs et intransigeants, tout en étant terriblement humains, par leurs rêves et leurs souffrances. Oui, une épopée, donc, une splendide épopée, qui nous fait battre la steppe cheveux au vent sur notre cheval, qui nous fait découvrir un Afghanistant qu'on a oublié.
Kessel a un style incroyable, c'est envoûtant, grandissant. Moi qui vraiment n'en ai pas grand chose à faire des canassons, je me suis prise à admirer Jehol, à être impressionnée par son panache, sa prestance, et à le compter parmi les héros de ce sublime roman.
J'avais passé un bon moment avec Le lion, mais alors, il n'y a à mon sens pas de comparaison possible avec Les cavaliers. C'est là qu'est le chef-d'oeuvre! Quand vous regardez cette photo en première de couverture, elle est plein de promesses, on y voit l'honneur, le souffle épique, la dure vie des steppes... Et les attentes qu'elle suscite en vous seront dépassées.
Je ne peux que remercier Saraswati, qui m'a "imposé" ce livre pour le challenge Caprice de Cocola.