Le potentiel érotique de ma femme de David Foenkinos
Après avoir collectionné, entre autres, les piques apéritif, les badges de campagne électorale, les peintures de bateaux à quai, les pieds de lapin, les cloches en savon, les bruits à cinq heures du matin, les dictons croates, les boules de rampe d'escalier, les premières pages de roman, les étiquettes de melon, les œufs d'oiseaux, les moments avec toi, les cordes de pendu, Hector est tombé amoureux et s'est marié.
Alors, il s'est mis à collectionner sa femme.
Voilà un roman bien barré! L'histoire est étrange ; cet Hector qui collectionne tout et n'importe quoi... surtout n'importe quoi! Et ses parents! Et son beau-frère! Bref, chaque personnage ou presque semble vraiment spécial dans ce roman.
Hector est une sorte de anti-héros, un looser des temps modernes, pour lequel j'aurais aimé me prendre un peu plus de pitié, ou alors auquel j'aurais aimé m'attacher... Et il aurait pu vivre son histoire d'amour un peu plus rapidement, il y a quelques longueurs à mon goûts au début du récit.
J'aime assez le loufoque, donc c'est le rythme et non pas le fond qui m'a parfois un peu gênée. Mais ce que j'ai surtout beaucoup apprécié, c'est le style de l'auteur. David Foenkinos a un humour qui est tout à fait celui qui me touche. Je vous livres quelques passages (dont les toutes premières phrases, représentatives) :
"Hector avait une tête de héros. On le sentait prêt à passer à l'acte, à braver tous les dangers de notre grosse humanité, à embraser les foules féminines, à organiser des vacances en famille, à discuter dans les ascenseurs avec des voisins, et, en cas de grande forme, à comprendre un film de David Lynch".
"L'infirmière [...] s'intéressa à son histoire ; enfin, ce qu'elle savait de son histoire, c'était son dossier médical. C'est peu dire qu'il existait des accroches plus glorieuses. Existe-t-elle cette femme qui vous offrira son corps parce qu'elle aime votre façon de ne jamais rater le rappel du DT polio? Oh, vous m'excitez, homme précis des vaccins".
"Hector devait faire très attention, une tyrannie le guettait, et, fidèle à sa légendaire impolitesse, la tyrannie ne frappait jamais avant d'entrer".
Voilà typiquement ce qui m'a plu... Donc, l'histoire m'a plu mais sans me transcender ; tandis que le style de l'auteur me donne davantage envie de le découvrir, avec un récit et des personnages différents.
J'ai encore une petite remarque à faire : qu'est-ce que c'est que cette fixette, plutôt peu flatteuse, pour ma belle Helvétie?! Mmm?
"Quand on sort de convalescence, on aimerait habiter en Suisse".
"On se marie? Oui, on se marie. Quelle simplicité ce Hector et cette Brigitte. On aurait dit des héros suisses".
"Ernest trouvait qu'on éduquait trop les enfants comme s'ils étaient en vacances en Suisse : "C'est vrai, on dirait tous qu'ils ont de l'asthme! Dans de telles conditions, comment s'étonner de la mollesse et de l'immaturité de cette génération?"".
Les avis d'Amanda, Anne, Celsmoon, Emeraude, Hydromielle, Infolio, Joëlle, Jules, Karine, Louis, Miss Alfie, Praline, Sylire, Tiphanya. Qui l'ont quasiment tous lu suite à l'intense buzz alimenté par Caro[line]!