Le joueur d'échecs de Stefan Zweig, adapté par André Salzet
Comme chaque année, j'ai fait mon petit périple pour la cité des Papes : mon petit tour au festival d'Avignon!
Pour cette édition 2010, je suis allée voir deux pièces, et c'est de la première que j'ai envie de vous parler, puisqu'il s'agit de l'adaptation d'une nouvelle écrite par l'un des chouchous de la blogosphère, j'ai nommé Stefan Zweig.
Le joueur d'échecs, c'est la nouvelle grâce à laquelle j'ai découvert l'auteur, il y a dix ans maintenant, quand j'étais en terminale. Une révélation! Depuis, je l'ai beaucoup lu, et n'ai jamais été déçue.
J'attendais donc beaucoup de cette pièce, tout en appréhendant, évidemment... Comment adapter Zweig au théâtre, lui qui nous convainc surtout par la magie de son écriture et par son talent pour sonder l'âme humaine? Et comment un seul comédien peut-il faire vivre cette nouvelle si particulière?
André Salzet, puisque c'est lui qui a adapté cette oeuvre et qui l'interpète sur scène, mérite les honneurs, parce qu'il rend vraiment hommage à ce texte. Il parvient à donner vie à tous les personnages que l'on y croise, et bien sûr avant tout à "l'inconnu" du paquebot.
La pièce commence sur un ton assez léger, celui de la conversation ; qui ne connaîtrait pas du tout l'histoire du Joueur d'échecs serait bien surpris par la suite du spectacle. Le narrateur évoque d'abord MacConnor, le riche ingénieur écossais à l'amour-propre un peu trop haut placé, puis rapidement vient Mirko Czentovic, le champion du monde des échecs, au succès étonnant au vu de son esprit par ailleurs peu brillant - mais péremptoire.
Puis entre en scène "l'inconnu"... Et là, que d'émotions! André Salzet aurait pu facilement donner dans le coup d'esbrouffe ou dans le pathos larmoyant, mais il a su choisir un jeu mesuré, subtil, en accord avec l'écrit de Zweig.
Je vous conseille fortement cette adaptation, qui a déjà été jouée plus de mille fois, et qui est proposée par le Théâtre Capre Diem (basé à Argenteuil).
Petite précision finale : c'est volontairement que je ne copie pas ici le résumé de la nouvelle, pour que ceux qui voudraient voir la pièce vierges de toute information aient le plaisir de la découverte.