La faute de l'abbé Mouret d'Emile Zola
Ce fut ainsi qu'Albine et Serge marchèrent dans le soleil, pour la première fois.
Le couple laissait une bonne odeur derrière lui. Il donnait un frisson au sentier, tandis que le soleil déroulait un tapis d'or sous ses pas. Il avançait, pareil à un ravissement, entre les grands buissons fleuris, si désirable, que les allées écartées, au loin, l'appelaient, le saluaient d'un murmure d'admiration, comme les foules saluent les rois longtemps attendus. Ce n'était qu'un être, souverainement beau.
La peau blanche d'Albine n'était que la blancheur de la peau brune de Serge. Ils passaient lentement, vêtus de soleil ; ils étaient le soleil luimême. Les fleurs, penchées, les adoraient.
Il fallait bien que ça finisse par arriver... Cinquième tome des Rougon-Macquart, premier moment d'ennui.
Serge, le fils de Marthe et François, les héros du précédent roman, est devenu curé. A vingt-six ans, il est dévoué corps et âme à l'Eglise, et notamment à la Vierge.
Suite à crise d'on ne sait trop quelle maladie, son oncle, le fameux docteur Pascal, l'envoie en convalescence au Paradou, grosse maison de campagne presque abandonnée, gérée par un vieil homme et l'adolescente qu'il a recueillie, Albine. La jeune fille soigne le curé devenu amnésique, l'emmène en longues promenades dans le jardin du domaine et arrive ce qui doit arriver (je ne dévoile rien, c'est dans le titre).
Setge est pur, vierge de corps et d'esprit, rencontre Albine (du latin alba, blanche, couleur symbole de pureté...), l'aime dans le Jardin, le bien-nommé Paradou... Bref bref, ce ne sont plus des ficelles mais d'énormes cordes, à ce niveau-là. C'est donc la réécriture de la chute originelle, avec d'interminables pages de verdure, de feuilles, d'arbres, de fleurs et autres plantes, de découverte de la chair en toute innocence, etc.
Non, vraiment, quand Zola fait dans l'amour, dans le beau, dans le pur, il me tue d'ennui. La dernière des trois parties du roman m'a un peu plus intéressée, mais le mal était fait. Vivement le tome 6 que je reparte sur de bonnes impressions.
Les billets de Cuné, Lilly, Moka, Pimprenelle, Stephie.