La conquête de Plassans d'Emile Zola
" Dormez sur vos deux oreilles, disait Flaubert à Zola inquiet, c'est une œuvre, votre bouquin, fort, très fort, râblé, bien portant.
" Il s'agissait de ce quatrième volet des Rougon-Macquart, histoire naturelle et sociale d'une famille sous le Second Empire. C'est la conquête d'une ville légitimiste, en réalité Aix, la ville natale de Zola, par un prêtre bonapartiste qui subjugue les femmes, la belle société, la jeunesse et le clergé.
La fille de Pierre et Félicité Rougon, Marthe, a épousé son cousin François Mouret, fils d'Ursule Macquart. Ils vivent tranquillement à Plassans, avec leur deux fils et leurfille simple d'esprit. François, qui dépense peu mais aime gagner de l'argent, décide, contre l'avis de sa femme, de louer le premier étage de sa maison à l'abbé Faujas, venu de Besançon, et sa vieille mère taciturne.
Faujas, d'abord détesté et écarté de la bonne société à cause de rumeurs qui courent sur son ancienne vie, réussit à conquérir toute la ville.
Au début de ma lecture, je lisais les chapitres sans trop de conviction ni d'enthousiasme, je restais un peu extérieure... François m'était évidemment antipathique, Marthe me faisait un peu de la peine et Faujas n'avait pas encore commencé à mettre à exécution ses ambitieuses manoeuvres.
Mais dès que la machine a été lancée...! Ce tome 4 est le roman de la chute. Descente aux enfers des uns, exaspération des vices des autres, tout est extraordinairement amené. Tous les personnages, jusqu'aux plus insignifiants, ont une épaisseur que j'ai rarement vue.
Ce n'est pas le plus plaisant à lire des Zola que j'ai eus entre les mains, mais c'est un des plus réussis, un des plus riches et des plus profonds.
Le mot qui m'est venu en refermant ce roman est : glaçant, tout simplement glaçant.
Les avis de Cuné, Moka, Pimprenelle et Stephie.