Dom Juan de Molière
"L'hypocrisie est un vice à la mode, et tous les vices à la mode passent pour vertus" : voilà comment Dom Juan se justifie auprès de son valet Sganarelle, scandalisé de voir son maître tromper tout le monde autour de lui, des femmes les plus naïves qu'il séduit sans vergogne aux hommes les plus nobles qu'il mène par le bout du nez sans se démonter. De fait, Dom Juan n'a qu'une ambition : jouir de tous les plaisirs, sans jamais céder aux sirènes de la morale. Il lui faut toutes les voluptés et il les obtient facilement en manipulant ses victimes avec des mots trompeurs. Seule la mort pourrait l'arrêter : n'est-ce pas elle justement qui vient le chercher, lorsque la statue du commandeur s'anime sous ses yeux ?
Je vais avoir bien du mal à parler de cette pièce... Il est entendu que c'est un chef d'oeuvre, qui met en scène un esprit libre, en avance sur son temps, impertinent, vivant comme il l'entend...
Toutefois, je n'arrive pas à savourer ce texte. Dom Juan a une verve admirable, mais le personnage en lui-même est excécrable ; non pas à cause de son libertinage, mais de son égoïsme. Ce que ressentent les autres ne lui importe absolument pas, il fait souffrir quantité de personnes en le sachant mais sans s'en soucier le moins de monde. Il ne supporte d'ailleurs pas le bonheur des autres. Je trouve cet égocentrisme profondément cruel et je me suis sentie mal à l'aise tout au long de ma lecture à cause de ça.
Bref... Lisez plutôt les avis enthousiastes d'Irrégulière et de Maggie.
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