Histoire du Juif errant de Jean dOrmesson
A Venise, au pied de la Douane de mer, en face du palais des Doges et de San Giorgio Maggiore avec son haut campanile, deux jeunes gens qui s'aiment vont écouter, le soir, un personnage surprenant qui porte beaucoup de noms.
Ses récits les emportent, à travers l'espace et le temps, dans un tourbillon d'aventures où passent à toute allure, sous des éclairages imprévus, assez peu familiers aux enfants des écoles, Stendhal et Christophe Colomb, des Chinois et des Arabes, le procurateur de Judée et des guerriers vikings, le raid israélien sur Entebbe et l'invention du zéro, les amours de Pauline Borghèse et Les Mille et Une Nuits, toutes les passions du monde et aussi ses misères.
Avant de commencer cette lecture, je craignais un peu que Jean d’Ormesson fût pédant. Eh bien ce n’est pas du tout l’impression que j’ai eue, finalement !
Ce livre est du genre pavé (620 pages, écrit petit), mais je ne me suis pas ennuyée une seconde. On vit l’Histoire à travers des dizaines d’anecdotes vues sous un jour nouveau (à travers la participation du Juif errant, bien sûr).
Jean d’Ormesson écrit très bien : vous me direz, c’est la moindre des choses pour un petit homme vert ; mais surtout, il a un vrai talent de conteur. Simon (ou Isaac, ou Ahasvérus, enfin comme vous préférez) est un personnage haut en couleurs, à mille lieues de la représentation du petit vieillard avec sa besace tel qu’on se le figure habituellement.
Je n’ai pas du tout réfléchi à la façon dont le mythe est revisité, je me suis laissée emporter par l’histoire, passionnante. Jean d’Ormesson m’est devenu bien plus sympathique !