Siddhartha de Hermann Hesse
Un jour vient où l'enseignement traditionnel donné aux brahmanes ne suffit plus au jeune Siddhartha. Quand des ascètes samanas passent dans la ville, il les suit, se familiarise avec toutes leurs pratiques mais n'arrive pas à trouver la paix de l'âme recherchée.
Puis c'est la rencontre avec Gotama, le Bouddha. Tout en reconnaissant sa doctrine sublime, il ne peut l'accepter et commence une autre vie auprès de la belle Kamala et du marchand Kamaswani.
Les richesses qu'il acquiert en font un homme neuf, matérialiste, dont le personnage finit par lui déplaire. Il s'en va à travers la forêt, au bord du fleuve. C'est là que s'accomplit l'ultime phase du cycle de son évolution.
Ce roman est un très beau livre sur la pensée orientale ; comme je n’y connais rien, j’allais dire « sur le bouddhisme », mais non, puisque Siddhartha, bien qu’il admire le Bouddha, ne veut pas suivre sa doctrine.
De toutes façons, Siddharta ne veut pas suivre grand’chose. Il pense que la sagesse ne peut s’acquérir par le biais d’un quelconque enseignement, c’est à chaque homme de trouver seul sa voie vers la sagesse.
D’un côté, ça me gêne un peu, parce qu’on peut voir dans cette pensée un refus de ce qui fonde la « culture » (par opposition à la « nature »), une négation du savoir acquis autrement que par le contact avec la nature. Ce n’est pas non plus très altruiste.
De l’autre, c’est beau, parce que ce détachement de tout, c’est la vraie liberté. C’est vivre en toute honnêteté, en respectant ses propres principes. Qui peut en dire autant ? Qui peut quitter non seulement sa vie matérielle mais aussi tout attachement (aux gens, au savoir etc.) ?
Je pense lire cette année « Narcisse et Goldmund » du même auteur, sur un autre sujet.