Le loup bleu de Yasushi Inoué
Gengis-khan (1162-1227) - le " conquérant du monde ", selon ses chroniqueurs - avait formé un empire démesuré allant de Pékin à la Volga. Yasushi Inoue raconte l'épopée de ces fils du " loup bleu et de la biche fauve ", les chevauchées triomphantes, les butins fabuleux et les carnages qui entraînèrent les hordes mongoles en terre d'Islam et, au-delà de la Grande Muraille, dans la mythique Chine.
Mais, de bataille en bataille, c'est à la découverte d'un homme énigmatique que nous convie l'écrivain : à partir des chroniques de l'Histoire secrète des Mongols, il reconstitue peu à peu le mystère de la vie de celui qui n'eut de cesse de devenir le légendaire " Loup bleu ".
J’aime l’Histoire, pourtant je la connais mal dès qu’on sort de l’Occident. J’aime aussi les récits sous forme de fiction, donc une biographie romancée, ça m’a fait de l’œil… En plus, du fondateur du plus grand empire jamais constitué, pensez-vous ! *je fais genre, mais la semaine dernière encore je croyais que c’était celui d’Alexandre Le Grand…*
Selon leur mythe fondateur, les Mongols sont les descendants de l’union divine du Loup Bleu et de la Biche Blanche. Inoué a romancé la vie de celui qui, jusqu’à la mort, a voulu prouver qu’il était bien un Loup mongol.
Je suis bien incapable de déterminer ce qui relève du fait historique et ce qui relève du bel enrobage de la création littéraire, mais j’ai bien aimé « le loup bleu ». On découvre l’enfance de Temüdjin, seul avec sa mère et ses frères et sœurs à la mort de son père, abandonnés par le clan, puis son ascension fulgurante vers le pouvoir, toujours plus grand, jusqu’à devenir le Khan.
On découvre donc comment il a conquis le monde, mais aussi pourquoi. Il est d’abord mû par un désir de vengeance : revenir à la tête du clan des Bordjigin et vaincre les Tayichi’ut ; puis, unir tous les clans Mongols pour écraser les Tatars, ennemis de toujours ; enfin, passer la Grande Muraille pour envahir les Kin.
Cette lutte identitaire est celle d’un chef de clan, mais aussi celle d’un homme, qui toute sa vie serait rongé par le doute : est-il vraiment un loup mongol, lui dont la mère a été violée lors d’un rapt par un clan ennemi ? Il n’aura de cesse de prouver sa valeur afin de montrer que le sang mongol coule bien dans ses veines.
Le style a un petit côté désuet (je voyais tous ces films épiques des années 50/60, comme Yul Brynner dans « Tarass Bulba »…), mais ça se lit facilement et on a envie de connaître la vie de Gengis Khan. Ce petit côté « suspense » ne fonctionne bien sûr que pour qui, comme moi, ne connaît au départ pas grand-chose du personnage, évidemment.
Je n’ai pas lu beaucoup de critiques de ce livre, quelqu’un d’autre l’a-t-il lu ?