La fascination du pire de Florian Zeller
Un jeune écrivain est invité par l'ambassade de France au Caire pour donner une conférence. Une proposition qui prend une autre dimension à la lecture des lettres égyptiennes de Flaubert : "J'ai baisé des filles de Nubie qui avaient des colliers de piastres d'or leur descendant jusque sur les cuisses, et qui portaient sur leur ventre noir des ceintures de perles de couleur."
L'Égypte d'aujourd'hui ressemble-t-elle à l'Orient de Flaubert ? La sensualité orientale se dévoile-t-elle toujours dans les bas-fonds du Caire ? Comment conjuguer islam et sexualité ? Voilà ce que va essayer de découvrir le narrateur de ce livre contemporain, où les rumeurs du monde d'aujourd'hui croisent les fantômes des voyageurs littéraires d'autrefois. L'occasion de réfléchir sur la frustration sexuelle de l'Orient comme de l'Occident...
Bon, alors il paraît que ce n’est qu’une pâle copie de « l’extension du domaine de la lutte » de Houellebecq… Comme je ne l’ai pas lu, je ne me prononce pas.
En fait, là tout de suite, je suis un peu victime du syndrome de la page blanche… Que dire sur cette lecture ? J’ai lu ce roman avec un certain plaisir, j’ai aimé le style Zeller (ou le style Houellebecq, alors ?).
Le fond est plus difficile à commenter. Le sujet abordé est à la fois polémique et bateau : que peut-on dire sur l’Islam aujourd’hui ? Quelle part est faite à la liberté d’expression dans les sociétés musulmanes ? Que penser de ceux qui, comme Martin Millet, reportent leur frustration individuelle à une échelle sociétale et rendent l’Islam responsable de tous les maux ? Quelle part de vrai dans tout ce discours (d’ailleurs qu’est-ce qui relève du fait, qu’est-ce qui relève de l’opinion)? Zeller lui-même est ambivalent, il nous fait d’ailleurs une sorte de mise en abîme pour rappeler le caractère fictionnel de son bouquin.
Bref, une sympathique lecture, mais il m’en faudrait une autre du même auteur pour voir si j’accroche au style avec un autre contenu.