Le passeur de Lois Lowry
Dans le monde où vit Jonas, la guerre, la pauvreté, le chômage, le divorce n'existent pas. Les inégalités n'existent pas, la désobéissance et la révolte n'existent pas. L'harmonie règne dans les cellules familiales constituées avec soin par le comité des sages. Les personnes trop âgées, ainsi que les Nouveaux nés inaptes sont " élargis ", personne ne sait exactement ce que cela veut dire. Dans la communauté, une seule personne détient véritablement le savoir : c'est le dépositaire de la mémoire. Lui seul sait comment était le monde, des générations plus tôt, quand il avait encore des animaux, quand l'œil humain pouvait encore voir les couleurs, quand les gens tombaient amoureux. Dans quelques jours, Jonas aura douze ans. Au cours d'une grande cérémonie, il se verra attribuer, comme tous les enfants de son âge, sa future fonction dans la communauté. Jonas ne sait pas encore qu'il est unique. Un destin extraordinaire l'attend. Un destin qui peut le détruire.
Mais c’est qu’il est très bien, ce roman ! L’idée conductrice est assez classique, c’est la « contre-utopie ». Le héros vit dans un monde aseptisé où tout est réglé et programmé : un vélo à 9 ans, un métier à 12 ans, choisi pour vous par le conseil des grands sages… Jonas est différent des autres. Il peut « voir des choses », pendant de brefs instants, que lui seul perçoit. En plus, il a les yeux pâles… Comme tous les onze-ans, il attend avec impatience la cérémonie des douze ans au cours de laquelle il se verra attribuer son futur métier. Il va se retrouver avec une carrière franchement pas facile, et il va découvrir toutes les failles du monde dans lequel il vit.
C’est un roman bien écrit, très prenant, avec une fin plutôt ouverte. C’est un roman jeunesse mais qui s’adresse à de bons lecteurs ; les adultes apprécieront aussi.