Effroyables jardins de Michel Quint
Certains témoins mentionnent qu'aux derniers jours du procès de Maurice Papon, la police a empêché un clown de rentrer dans la salle d'audience. Il semble que ce même jour, il ait attendu la sortie de l'accusé et l'ait simplement considéré à distance sans chercher à lui adresser la parole. L'ancien secrétaire général de la préfecture a peut-être remarqué ce clown mais rien n'est moins sûr. Par la suite l'homme est revenu régulièrement sans son déguisement à la fin des audiences et aux plaidoiries. A chaque fois, il posait sur ses genoux une mallette dont il caressait le cuir tout éraflé. Un huissier se souvient de l'avoir entendu dire après que le verdict fut tombé : - Sans vérité, comment peut-il y avoir de l'espoir ? " L'auteur dédie ce court texte lumineux, émouvant et métaphorique à la mémoire de son grand-père, ancien combattant à Verdun et de son père, ancien résistant.
Ce livre est bref mais très intense, je l’ai adoré. C’est le drame d’un fils qui découvre son père trop tard, et aussi celui de deux cousins qui jouent les résistants jusqu’à ce que la réalité les rattrape, déclenchant d’autres drames. C’est une histoire forte, pleine de rebondissements (cf. Nicole !).
Toutefois, elle ne m’aurait pas autant plu sans ce style incroyable, ce jeu permanent avec les mots. « Il a commencé son petit conte tout benoît » ; « quatre fridolins qu’ils étaient » ; « l’héroïsme, le cœur à l’échancrure de la chemise, la Marseillaise que tu leur chantes à la gueule jusqu’au souffle dernier, tu peux toujours rêver mon garçon, c’est du roman »… J’aime sa façon d’écrire et d’aborder les choses. Je vous le conseille vraiment.