Geisha d'Arthur Golden
Une petite fille de neuf ans, aux superbes yeux gris-bleu, tels ceux de sa mère qui se meurt, est vendue par son père, un modeste pêcheur, à une maison de geishas : ainsi commence l'histoire de Sayuri dans le japon des années trente. C'est à travers son regard d'enfant malheureuse que l'on découvrira Gion la décadente, le quartier du plaisir à Kyoto, avec ses temples resplendissants, ses théâtres raffinés et ses ruelles sombres. C'est à travers son initiation et sa métamorphose que l'on apprendra l'art d'être geisha, les rites de la danse et de la musique, les cérémonies de l'habillage, de la coiffure et du thé, comment il sied de servir le saké en dévoilant à peine son poignet, comment surtout il faut savoir attirer l'attention des hommes et déjouer la jalousie des rivales.
Née sous le signe de l'eau, n'agissant jamais sans consulter son almanach, franchissant épreuve sur épreuve, Sayuri nous entraîne dans le tourbillon des choses de la vie, futile et tragique comme la Seconde Guerre mondiale qui détruira Gion. Femme amoureuse toutefois, éprise d'un homme de qualité, elle raconte aussi, toujours de sa voix limpide et inoubliable, la quête sans cesse recommencée de la liberté.
Je me suis passionnée pour le destin de Sayuri, je ne pouvais plus refermer mon livre, je l’ai lu en une journée. J’essaie de décortiquer le phénomène, mais rien ne me l’explique : le style est limpide mais sans tournure particulière ; l’histoire est très attachante, mais cela peut se trouver dans bien d’autres romans… Et pourtant la magie opère ! On palpite avec la jeune fille, on déteste Hatsumomo, puis on se perd avec elle dans ses rêveries amoureuses, on découvre en même temps qu’elle toutes les subtilités de la vie d’une geisha… Ce livre est vraiment à lire.
On m’a prêté le film qui en a été tiré récemment ; j’attends un peu avant de le visionner, de peur que le charme de l’histoire ne s’estompe si on vient le perturber tant qu’il est encore vif dans mon esprit.