Quo vadis? d'Henryk Sienkiewicz

Publié le par kalistina



A Rome, en
64 après J.-C. : dans la maison de Plautius, Vinicius, patricien romain, s'éprend de la chrétienne Lygie. Le récit de leurs amours tourmentées nous plonge au cœur du règne de Néron, sombre figure du paganisme décadent : il nous convie aux festins orgiaques organisés sur un immense radeau aux poutres dorées, autour duquel nagent de jeunes esclaves déguisées en sirènes et en nymphes ; ou encore dans l'amphithéâtre romain, où les chrétiens sont sauvagement livrés aux chiens et aux lions sous les yeux de la foule enivrée de sang...

C'est à croire que c'est après avoir lu ce roman que les réalisateurs italiens ont eu l'idée de faire des péplums... Tout y est, la démesure, l'amour, les combats...
Tous les personnages sont fascinants ; Vicinius pour l'évolution de sa personnalité, Lygie pour la pureté de sa foi, Néron pour sa folie et sa cruauté, Chilon pour son opportunisme sans foi ni loi, Néron pour son mode de vie à l'antique...
La valeur historique de ce roman est il me semble à prendre avec quelque distance ; la foi chrétienne de l'auteur transpire par toutes les pages. Les Chrétiens sont exempts de tout péché et prompts au pardon, même le plus impensable, tandis que les Romains, ces païens, se complaisent dans la débauche et la cruauté. Néron est souvent présenté comme un monstre doublé d'un mégalomane, mais je crois avoir lu récemment que certains spécialistes remettent en cause ce point de vue. Me trompe-je?
Quoiqu'il en soit, j'ai lu ce livre en le considérant comme une fiction. J'ai apprécié d'y trouver des personnages connus par ailleurs mais que pour ma part j'avais du mal à imaginer comme des êtres de chair, avec leur petite vie quotidienne... Je pense à Néron, à l'apôtre Pierre, à saint Paul de Tarse. Et puis j'ai aimé suivre les amours de Vicinius et le Lygie, et j'ai souri au personnage d'Ursus, ce colosse au grand coeur.
Je suis ravie d'avoir enfin lu ce roman ; il ne me reste qu'à regarder une de ses adaptations cinématographiques, de préférence celle avec Robert Taylot et Déborah Kerr, dont les photos illustrent mon livre (j'ai l'édition du Marabout géant, des années 50).



Livre lu dans le cadre de mon challenge "célébrations d'auteur", du mois de mai.

Publié dans romans historiques

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M
J'ai lu ce roman il y a quelques années. J'avais vraiment apprécié cette grande fresque. La démesure est présente dans toutes les pages. C'est sûr, les chrétiens sont mis à l'honneur... Pourtant, j'avais toléré cette vision très manichéenne à cause du contexte historique : l'engouement des premiers chrétiens s'explique beaucoup de par la répression et leur volonté de fuir leur condition d'esclaves. En ce qui concerne Néron, j'ai toujours lu des horreurs sur le bonhomme... Si les historiens reviennent là-dessus, il faudra que je trouve des info ! 
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K
<br /> Tout à fait, la vision des chrétiens est manichéenne mais tout à fait acceptable vu le contexte. Je n'ai pas été perturbée non plus par ce point de vue.<br /> Quant aux infos sur Néron, j'aimerais beaucoup les retrouver moi aussi... Je ferai peut-être un petit billet lorsque j'y serai parvenue!<br /> <br /> <br />
K
Je crois l'avoir lu - ou alors je confonds avec une histoire similaire à la même époque? Un classique quand même.
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K
<br /> Ou peut-être as-tu vu le film?<br /> <br /> <br />
A
Je l'ai lu la première année de fac je crois. Comme ça, parce que j'avais envie de découvrir ce fameaux livre. Et puis aussi parce que ma mère était une fan de péplum sans doute. J'en garde un bon souvenir. J'avais bien aimé le livre et avait pris du plaisir à suivre cette histoire ! :)
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K
<br /> Ravie qur tu aies aimé toi aussi!<br /> <br /> <br />
E
En tout cas, ton billet donne envie de le lire ! et je crois qu'effectivement on remet en cause certains aspects du personnage de Néron.
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K
<br /> Mais je n'arrive pas à retrouver où je suis allée pêcher ça...<br /> <br /> <br />
P
Moi j'ai beaucoup aimé ce peplum et je trouve que le coté chrétien est présent mais pas si génant dans ce contexte. Néron n'était peut être pas fou mais diablement mégalo : entre ses velleités de poète et l'incendie qui lui a permis de récupérer les terrains pour la domus aurea, il n'est pas très clean.
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K
<br /> Ah ça, je crois que c'est sur le degré de vice de Néron qu'on s'interroge, sans remettre en cause le fait qu'il était tordu!<br /> <br /> <br />