Le crossover de Thom
Thom lit, Thom écoute. Il a plein d’amis bloggeurs qui lisent et pleins d’autres qui écoutent. Il a eu l’idée de changer un peu la donne habituelle et a demandé aux lecteurs de causer musique tandis que les mélomanes parleront d’une lecture qui les a marqués. Fin de la présentation extra-simplifiée du concept du « crossover de Thom » :-))
Mes critiques de lecture sont rarement très étoffées, même si j’essaie d’écrire un peu plus que « j’ai aimé / j’ai pas aimé » (pas tant que je n’aie rien à dire mais je suis une grosse flemmarde :p). Et pourtant, je lis !! Je n’ai donc pas besoin de vous dire tout ce que la rédaction de ce billet va avoir de laborieux…
Bien que je m’y connaisse très mal en musique, ça me semble impossible de faire un choix unique. Je vais donc vous parler du chanteur et du groupe que je peux écouter sans jamais me lasser, et ce depuis des lustres.
Ce billet va ainsi faire également office de coming out… J’entends d’ici les petits rires confus (ou les gros rires bien gras selon votre degré de sympathie pour moi ;-)) : oui, j’écoute de tout, mais quand même pas mal de trucs has been ! Les mauvaises langues diraient ringards, moi je dis indémodables, intemporels.
Il s’agit de Georges Brassens d’une part, des Beatles d’autre part.
Je vous accorde qu’en écoutant Georges Brassens, on a un peu l’impression qu’il a écrit trois mélodies et qu’il a pondu quelques accords en plus histoire de démultiplier tout ça en une centaine de chansons. Pourtant, je l’aime, cette mélodie « toute simple », avec son rythme au petit trot. Si un jour je trouve enfin quelqu’un pour m’apprendre la guitare, je jouerai du Brassens :p
Ce qui me plaît surtout chez Brassens, ce sont les paroles. Il sait faire des chansons drôles, ou touchantes, ou encore porteuses d’un message simple mais fort. J’aime sa dénonciation par l’humour, son irrévérence jamais vulgaire (même Fernande je trouve pas ça vulgaire quand c’est lui qui la chante !). Pour moi, c’est vraiment un poète qui a su s’approprier la musique pour transmettre ses textes. J’apprécie toujours ses paroles aux sujets variés et sincères. C’est à l’opposé du « wesh wesh » ambiant, du « zyva ma vie elle est trop dure » qui me sort par les oreilles.
Un petit exemple avec « Corne d’Aurochs » : c’est drôle (enfin moi ça me fait beaucoup rire en tout cas !) et c’est une chanson à chute, l’air de rien. On se croit dans une chanson légère et on se retrouve avec la dénonciation du comportement de toute une époque. Trop fort ce Georges :-)
Il avait nom Corne d'Aurochs, ô gué ! ô gué !Tout l' mond' peut pas s'app'ler Durand, ô gué ! ô gué !
Il avait nom Corne d'Aurochs, ô gué ! ô gué !
Tout l' mond' peut pas s'app'ler Durand, ô gué ! ô gué !
En le regardant avec un oeil de poète,
On aurait pu croire, à son frontal de prophète,
Qu'il avait les grand's eaux de Versaill's dans la tête,
Corne d'Aurochs.
Mais que le Bon Dieu lui pardonne, ô gué ! ô gué !
C'étaient celles du robinet ! ô gué ! ô gué !
Mais que le Bon Dieu lui pardonne, ô gué ! ô gué !
C'étaient celles du robinet ! ô gué ! ô gué !
On aurait pu croire, en l' voyant penché sur l'onde,
Qu'il se plongeait dans des méditations profondes,
Sur l'aspect fugitif des choses de ce monde...
Corne d'Aurochs.
C'était hélas pour s'assurer, ô gué ! ô gué !
Qu' le vent n' l'avait pas décoiffé, ô gué ! ô gué !
C'était hélas pour s'assurer, ô gué ! ô gué !
Qu' le vent n' l'avait pas décoiffé, ô gué ! ô gué !
Il proclamait à son de trompe à tous les carrefours :
"Il n'y a qu' les imbéciles qui sachent bien faire l'amour,
La virtuosité, c'est une affaire de balourds !"
Corne d'Aurochs.
Il potassait à la chandel', ô gué ! ô gué !
Des traités de maintien sexuel, ô gué ! ô gué !
Et sur les femm's nues des musées, ô gué ! ô gué !
Faisait l' brouillon de ses baisers, ô gué ! ô gué !
Petit à petit, ô gué ! ô gué !
On a tout su, tout su de lui, ô gué ! ô gué !
On a su qu'il était enfant de la patrie...
Qu'il était incapable de risquer sa vie
Pour cueillir un myosotis à une fille,
Corne d'Aurochs.
Qu'il avait un petit cousin, ô gué ! ô gué !
Haut placé chez les argousins, ô gué ! ô gué !
Et que les jours de pénuri', ô gué ! ô gué !
Il prenait ses repas chez lui, ô gué ! ô gué !
C'est même en revenant d' chez cet antipathique,
Qu'il tomba victim' d'une indigestion critique
Et refusa l' secours de la thérapeutique,
Corne d'Aurochs.
Parce que c'était un All'mand, ô gué ! ô gué !
Qu'on devait le médicament, ô gué ! ô gué !
Parce que c'était un All'mand, ô gué ! ô gué !
Qu'on devait le médicament, ô gué ! ô gué !
Il rendit comm' il put son âme machinale,
Et sa vi' n'ayant pas été originale,
L'État lui fit des funérailles nationales...
Corne d'Aurochs.
Alors sa veuve en gémissant, ô gué ! ô gué !
Coucha-z-avec son remplaçant, ô gué ! ô gué !
Alors sa veuve en gémissant, ô gué ! ô gué !
Coucha-z-avec son remplaçant, ô gué ! ô gué !
Quant aux Beatles, ils ont quand même tout inventé, non ? Avec Elvis, bien sûr (que j’aime bien aussi au passage, enfin les fifties/sixties seulement…).
J’aime tous les styles des Beatles, les garçons bien peignés de 62 autant que les barbus sept ans plus tard. Franchement, j’ai un mal fou à expliciter ce goût que j’ai pour leurs mélodies ! Je les trouve belles, ou touchantes, ou entraînantes, mais alors incapable d’expliquer pourquoi :-/
J’aime aussi leurs voix, tout simplement. Même si Paul fait quand même boy scout de compétition :-D
Difficile d’en choisir une… Le choix d’aujourd’hui se porte sur Hey Jude :
Hey Jude, don't make it bad.Take a sad song and make it better.
Remember to let her into your heart,
Then you can start to make it better.
Hey Jude, don't be afraid.
You were made to go out and get her.
The minute you let her under your skin,
Then you begin to make it better.
And anytime you feel the pain, hey Jude,
refrain,
Don't carry the world upon your shoulders.
For well you know that it's a fool who plays it cool
By making his world a little colder.
Hey Jude, don't let me down.
You have found her, now go and get her.
Remember to let her into your heart,
Then you can start to make it better.
So let it out and let it in, hey Jude, begin,
You're waiting for someone to perform with.
And don't you know that it's just you, hey Jude, you'll do,
The movement you need is on your shoulder.
Hey Jude, don't make it bad.
Take a sad song and make it better.
Remember to let her under your skin,
Then you'll begin to make it
Better better better better better better, oh.
Na na na, na na na na, na na na, hey Jude...
J’écoute beaucoup d’autres choses, très variées ; je crois qu’il n’y a pas grand’chose que je n’écoute pas à part la techno et le rap. Eclectic woman ;-)
J’ai beaucoup écouté certains groupes ou chanteurs à des périodes données. Nirvana et Bob Marley au collège, les Red Hot, les Smashing Pumpkins et les Wriggles (leurs débuts ! j’en profite pour dire que sur scène ils sont géniaux) au lycée, Massive Attack, Pink Martini et Paris Combo à la fac, Katie Melua et Tété l’an passé… Je continue à écouter tous ces gens mais pas avec la même frénésie :p
Brassens et les Beatles, voilà donc ceux que je peux écouter en boucle.
Je suis pleinement consciente de la vacuité de cette critique (exceptés bien sûr les deux extraits) et présente mes plus plates excuses à tous ceux qui la lisent…
Je vous mettrai dans les jours qui arrivent quelques extraits de tous les gens cités dans cet article :-) Ca sera l’occasion d’écoutes nostalgiques pour certains et de découvertes pour d’autres (groupes, pas lecteurs).