La fée carabine de Daniel Pennac

" Si les vieilles dames se mettent à buter les jeunots, si les doyens du troisième âge se shootent comme des collégiens, si les commissaires divisionnaires enseignent le vol à la tire à leurs petits-enfants, et si on prétend que tout ça c'est ma faute, moi, je pose la question : où va-t-on ? "
Ainsi s'interroge Benjamin Malaussène, bouc émissaire professionnel, payé pour endosser nos erreurs à tous, frère de famille élevant les innombrables enfants de sa mère, coeur extensible abritant chez lui les vieillards les plus drogués de la capitale, amant fidèle, ami infaillible, maître affectueux d'un chien épileptique, Benjamin Malaussène, l'innocence même (" l'innocence m'aime ") et pourtant... pourtant, le coupable idéal pour tous les flics de la capitale.
Dans ce second tome des aventures de Benjamin Malaussène, Pennac a gardé la même plume pleine de vie qui m’avait tant plu dans « au bonheur des ogres ». On retrouve aussi le côté intrigue policière avec tout un tas de rebondissements qui rendent le livre difficile à poser ! J’ai d’ailleurs choisi de le lire d’une traite :-)
Paradoxalement, le héros ici n’est pas celui auquel on s’attend. Bien sûr, Ben garde un rôle important, mais il m’a semblé que les vrais héros du livre, c’était Pastor et Van Thian, les deux inspecteurs.
Van Thian est très attachant et la fin du roman, en ce qui me concerne, ne m’a pas étonnée et m’a bien sûr fait plaisir. Quant à Pastor, c’est une intrigue à lui tout seul, percer à jour le seul mystère de sa personne aurait suffi à faire déjà un roman intéressant. J’ai eu quelques frayeurs à son sujet, notamment au chapitre 30, mais chut ! je n’en dirai pas plus ;-)
Il y a de nombreux personnages nouveaux dans ce tome, notamment les grands-pères, presque tous sympathiques ; on retrouve aussi la nombreuse famille de Benjamin et, si j’ai cette fois encore bien aimé ses frères et sœurs, sa mère m’a bien énervée :-/
En tout cas, la magie opère toujours aussi bien, j’espère qu’il en sera de même avec le 3e opus.