Je, François Villon de Jean Teulé
Frères humains qui après nous vivez, N'ayez les cœurs contre nous endurcis.
Il est peut-être né le jour de la mort de Jeanne d'Arc. On a pendu son père et supplicié sa mère. Il a appris le grec et le latin à l'université de Paris. Il a joui, menti, volé dès son plus jeune âge. Il a fréquenté les miséreux et les nantis, les étudiants, les curés, les prostituées, les assassins, les poètes et les rois. Aucun sentiment humain ne lui était étranger. Des plus sublimes aux plus atroces, il a commis tous les actes qu'un homme peut commettre.
Il a traversé comme un météore trente années de l'histoire de son temps et a disparu un matin sur la route d'Orléans. Il a donné au monde des poèmes puissants et mystérieux, et ouvert cette voie somptueuse qu'emprunteront à sa suite tous les autres poètes : l'absolue liberté.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que ce roman ne peut pas laisser indifférent !!
Les scènes d’une violence inouïe sont trop nombreuses à mon goût, j’ai vraiment eu du mal à supporte certains passages. Cependant, ces événements font partie du contexte et contribuent à l’immersion du lecteur dans le quotidien médiéval.
Si l’on parvient à dépasser ce qui pour moi constitue, non pas un défaut du récit puisqu’il en est constitutif, mais simplement sa part d’ombre, on se passionne pour la vie de François. Le rythme ne faiblit jamais et j’ai été emportée jusqu’à la dernière page.
Je n’ai pas pour autant ressenti de l’empathie pour François ; son envie de toujours repousser les limites, toujours plus loin, toujours plus criminellement, m’a plusieurs fois donné envie de lui botter les fesses et de le secouer pour qu’il arrête ses conneries…
Ce qui m’a plu, c’est de lire ce récit comme s’il s’agissait réellement de l’autobiographie de Villon. C’est un personnage qui m’a toujours fascinée, bien que je ne sache quasiment rien de lui. Pour moi, c’est l’incarnation de l’artiste, qui vit avec d’autres règles et d’autres buts que le commun des mortels. Je suis donc d’accord avec la dernière phrase de la 4e de couverture : il choisit l’absolue liberté. Je ne sais pas si c’est vraiment le premier qui a ouvert la voie, mais je regarde avec une sorte d’étonnement captivé ces hommes et ces femmes qui donnent vie à leur mode de pensée, qui vivent à contre-courant, cohérents avec eux-mêmes et contre tous les autres.